African Swine Fever Prevention and Control Project in ToomLarn district

1.   Contexte général

La « peste porcine africaine » (PPA) est un virus extrêmement résilient qui se propage à une vitesse accélérée dans la région depuis le printemps : arrivé depuis la Chine, il a touché de plein fouet le Vietnam depuis le début de l’année avant de se propager au Cambodge et au Laos, et depuis peu en Birmanie (Cf. cartographie FAO et dernier bulletin OIE). Ces informations officielles sont toutefois très en-deçà de la situation réelle (comme j’ai pu moi-même le constater au Cambodge en visitant plusieurs de nos projets dans la province de Prey Veng), les Etats disposant de moyens limités de surveillance/détection et étant par ailleurs extrêmement réticents à rendre publiques ces informations pour éviter tout mouvement de panique.

La crise s’installe de façon inquiétante dans la région, et probablement pour longtemps : (i) en l’absence de vaccin, (ii) étant donné la résistance et facilité de transmission du virus (qui reste actif pendant 6 mois dans les carcasses, même enterrées, ou aliments transformés, et se transmet par les habits, pneus, etc. où le virus peut rester plusieurs semaines voire mois si non désinfectés de façon appropriée) et (iii) sachant en outre qu’il peut également être transmis par la faune sauvage (sangliers et cochons sauvages) et que les frontières dans la région sont poreuses et difficilement contrôlables.

Or, les impacts prévisibles sont inquiétants, notamment pour les petits producteurs familiaux :

• Risque de crise alimentaire et nutritionnelle : le porc est, avec le poisson, la deuxième source de protéines au Laos, déjà fortement touché par la malnutrition en zone rurale ;
• Risque de crise économique et sociale : le porc est un important capital de sécurité pour les familles rurales, en leur servant de liquidité pour l’achat de nourriture mais aussi pour l’accès aux services de
• Risque écologique et sanitaire
• Risque de disparition de la filière porcine dans certains pays, notamment au Laos (enclavé entre deux grands producteurs – TH, VN) au profit d’autres élevages de substitution.

2.    Description de la zone d’intervention

Au niveau de la province de Saravanh, le district de ToomLarn a été le premier touché par des foyers de PPA. Ces foyers ont fortement affecté l’économie local et le marché du porcs, notamment le prix des porcs vendus au niveau des exploitations. En outre ,la peste porcine classique reste endémique et les troupeaux majoritairement non vacciné par manque de sensibilisation et d’accès aux services vétérinaires.

L’impact de la PPA au niveau du district est important car le district de ToomLarn est l’un des plus pauvres du Laos. En outre, la majorité des ménages du district dépendent de la production de riz et de l’élevage porcin comme moyens de subsistence. Les ménages ruraux élèvent  en moyenne 4-5 porcs avec un total de 18.681 têtes rapporté pour les 37 districts en 2020 et représentait, avant l’arrivé de la PPA, un secteur en croissance depuis 2017.

La PPA , selon les rapports officiels a affecté 12 des 37 villages du district, dont 6 d’entre eux sont appuyés par le projet AHAN. Au sein de ces villages, tous les porcs ont été abattus et l’élevage de porcs interdit durant 6 mois. Une zone tampon a également été établie autour des foyers.

Les risques de propagation et de diffusion de la PPA restent malgré tout important avec un risque non négligeable que le PPA ne devienne endémique. Les programmes d’abattage n’offrant aucune compensation financière aux éleveurs, il est en effet fort possible que le nombre de foyers soit bien supérieur aux foyers officiels. En outre, en l’absence de test de diagnostic et de programme de vaccination contre le peste porcine classique, il est difficile d’établir un diagnostic étiologique.

Afin de relancer l’élevage porcin dans les zones affectées, il est donc important d’améliorer les systèmes d’´levage et de renforcer la biosécurité afin de limiter les risques de réintroduction et de propagation de la PPA et/ou d’autres maladies porcines dans la zone.

3.   Objectifs du projet

3.1.  Objectif général :

Contribuer à la lutte contre la PPA au Laos a travers la formation et le renforcement des capacités des petits producteurs en matière de biosécurité

3.2.  Objectif spécifique :

La résilience des petits producteurs de porcs vis-à-vis de la PPA est renforcée

3.3.   Résultats attendus :

1. Des modèles pilotes de petit élevages porcins biosécuriés et adaptés au contexte local sont développés et testés afin de diffuser et d’encourager la diffusion de ces techniques au sein et à l’extérieur des villages par les pairs (visites croisées).
2. Les compétences des éleveurs, des agents communautaires de santé animales et des services techniques déconcentrés en matière de prévention et de gestion de la PPA sont renforcés
3. Les expériences du projet liées au développement d’un système communautaire de biosécurité sont capitalisés et diffusées afin d’amorcer des projets à plus grande échelle sur ce modèle