A – Situation à Chom Ong

La commune de CHOM ONG est située dans la province d’OUDOMXAY au Nord du Laos. En zone rurale et avec 920 habitants issus de l’ethnie Khamu, la commune est composée du village principal appelé CHOM ONG et de trois autres villages périphériques.

La situation à CHOM ONG est alarmante : le village ne dispose plus d’eau courante et les points d’arrivée d’eau sont à sec. Les habitants boivent l’eau de la rivière qui est devenu un simple ruisseau, le débit est trop faible pour subvenir aux besoins du village et l’eau croupissante doit être systématiquement bouillie pour être consommée. Les habitants sont ainsi privés de l’essentiel, l’eau si nécessaire à la vie !

B – Un chantier demandé par les villageois et approuvé par les autorités

Le chantier d’adduction d’eau de CHOM ONG s’est concrétisé deux ans auparavant dans la salle communale. Étaient présents le Chef de village avec ses collaborateurs, le Directeur du collège, la Directrice de l’école primaire et nous ; les représentants de l’association Peuples et Montagnes du Mékong. Ensemble, nous avons décidé que nous ferions tout pour que ce projet qui avait subi divers refus puisse se réaliser. C’était un pari et c’est maintenant chose faite : le chantier est en cours, animé et conduit par toute la population. Aujourd’hui, les habitants du village reprennent leur destin en main. Hommes, femmes, enfants se retrouvent côte à côte pour travailler pour le bien de tous ; celui de la communauté.

C – Réfection du chantier et contexte épidémique

Témoin impuissant et distant à cause des restrictions sanitaires, nous n’avons que des photos et des vidéos que les villageois nous envoient pour suivre l’avancée des travaux. Nous les voyons œuvrer avec tellement de coeur et de joie malgré la précarité des moyens. Ils n’ont pas d’engins de chantiers pour leur épargner la peine. Ils n’ont que leur bon vouloir, leur désir d’une vie meilleure. Avec seulement des pelles et des pioches, ils débroussaillent, dégagent le terrain et creusent des tranchées pour faire passer de futures canalisations. Les sacs de ciment, les tuyaux, les ferrailles sont tirés à la force du poignet. Les hommes portent des étais sur leur épaule pour consolider la structure du chantier. Ils croisent les fers, leur donnent une apparence et font des châteaux métalliques qui donneront naissance à des réservoirs. Les jeunes femmes, pieds dans l’eau, ramassent des cailloux dans la rivière qu’elles transportent ensuite dans des seaux. Il y a des cris, des rires, des plaisanteries. Les sacs plastiques portés sur l’épaule servent à charrier le sable. C’est une ruche, une ruche où chacun prend sa part.

C’est avec beaucoup d’émotion que nous suivons l’avancée des travaux. A mesure que les tranchées se creusent, que les canalisations s’enterrent et que les citernes se construisent, nous nous rendons compte chaque fois un peu plus de la puissance du don et de la solidarité. Des simple valeurs humanistes peuvent transformer un village, changer des vies. Alors, nous sommes fiers de participer à la réfection de ce chantier, fiers de pouvoir travailler de concert avec les autorités locales et les villageois vers un seul et même objectif: celui d’offrir un cadre de vie décent à tous les Lao.